Échec
Il y a quelques années, j’ai trouvé dans un village rural en Inde une herboriste Ayurveda. J’étais à la recherche d’un traitement aux herbes pour le fils d’un de mes patients souffrant de constipation depuis 5 ans.
Cette praticienne Ayurveda m’a conseillé de faire boire au garçon une tasse de lait chaud avec une cuillère de ghee avant d’aller se coucher le soir. Ça a fait des miracles. J’ai commencé à suggérer à des mères américaines et européennes de lui envoyer un courriel pour qu’elle les aide à soigner leurs enfants. Elles l’ont fait et étaient très contentes des conseils reçus.
J’ai donc par la suite suggéré à l’herboriste de démarrer un cabinet en ligne pour qu’elle puisse être rémunérée pour ses conseils. Je suis moi-même un herboriste chinois m’étant spécialisé dans l’aide à la fécondation, et mes clients vivant aux quatre coins de la planète me contactent en ligne. Je gagnais ma vie correctement grâce à cela, et je savais qu’elle aussi pourrait y arriver. Elle avait besoin d’argent et était ravie par ma suggestion.
J’ai utilisé tout mon savoir sur comment démarrer un bon cabinet en ligne. Je lui ai monté un site Web et j’en ai fait la promotion. Je lui ai indiqué ce qu’elle devait écrire dans ses courriels avec les mères de famille avec qui elle allait communiquer. Je lui ai dit combien et comment elle pouvait demander à être payée. J’étais très exalté et fier de l’aider à augmenter ses revenus. Je suis alors revenu en Inde pour lui apprendre tout ce qu’elle avait besoin de savoir pour maintenir le site et le cabinet en ligne.
À mon arrivée, j’ai découvert à quel point tout cela était un échec. La praticienne adorait le site Internet, mais elle avait l’impression d’escroquer les gens et ne voulait donc pas l’utiliser. Elle trouvait le site trop « américain ». Elle trouvait que le site lui donnait plus d’importance que ce qu’elle était vraiment. Elle n’avait pas la confiance de l’utiliser, bien qu’elle ait elle-même écrit tout le contenu. Elle ne se sentait également pas confortable de demander des frais « occidentaux » malgré le texte que je lui avais rédigé pour demander cet argent et qui fonctionnait assez bien. Elle se sentait plus à l’aise de continuer à promouvoir son travail dans les méandres du Web sans vrai potentiel de recevoir l’argent dont elle avait besoin.
Apprentissage
L’échec venait du fait que je n’avais pas pris SA personnalité en compte, ni ses particularités culturelles. J’avais adopté ma parfaite attitude américaine « faisons de l’argent à partir de cette initiative » sans jamais penser à sa réalité.