Échec
Alors que je venais d’arriver au Kenya, je participais à une réunion sur les fours à économie d’énergie réduisant la consommation de bois d’environ 50 %. Comme j’avais lu quelque part que les fours solaires permettent d’éliminer complètement l’utilisation du bois de chauffage, je n’ai pas pu m’empêcher à un moment de faire remarquer que ça ne servait à rien de même n’utiliser que 50 % de bois de chauffage quand il était possible de ne pas en utiliser du tout.
« Ça ne doit pas faire très longtemps que vous êtes au Kenya », m’a-t-on alors dit, et en effet, dans les mois qui ont suivi, je me suis rendu compte que très peu de sociétés kenyanes ou d’Afrique de l’ouest tolèrent la cuisson des aliments en plein air, à la vue de tous, et sans feu. Je l’ai moi-même vécu lors d’un séjour de camping où, avec mon équipe, nous avons été physiquement menacés à cause de notre cuisson en plein air. C’est en fait un tabou très important pour plusieurs ethnies, et ce avec raison : dans des périodes de famine, montrer à d’autres que l’on possède de la nourriture n’est pas très poli.
Apprentissage
Cependant, les gens sont tout à fait prêts à utiliser un four efficace réduisant de moitié la consommation de bois. Depuis, j’ai pu observer au cours des années de nombreux projets de fours solaires échouer dans leur implantation, me rappelant régulièrement ma propre ignorance à ce sujet.