Échec
Il n’est pas facile de faire face à l’échec. On a tendance à l’enterrer et à le taire. Dans le secteur des entreprises à but lucratif, souvent, l’échec est évident. On peut savoir si telle entreprise a du succès parce qu’elle doit rendre son chiffre d’affaires public. L’explosion d’une entreprise en technologie sera rapidement identifiée. Le secteur social est reconnu pour son aversion au risque, et ceci motive à ne discuter que des succès (ou encore à parler, comme si c’étaient des succès, des projets à la limite de l’échec ou ayant échoué).
Je suis convaincu que nous devons assumer les échecs. Il est préférable d’avoir totalement échoué à l’occasion que de n’avoir jamais rien essayé. L’étendue et l’importance des problèmes sur la planète exigent qu’on intervienne autrement que par de timides tentatives.
Plus tôt cette année, la direction de notre programme humanitaire de détection de mines et moi même avons décidé de mettre notre projet sur la glace. Ted Driscoll, un entrepreneur notoire dans une série de projets qui s’est maintenant converti au capitaliste, s’était servi d’une technologie de détection d’explosifs financée par l’armée pour essayer de créer un détecteur de mines abordable pour des fins humanitaires. Nous avons fait des études de marché poussées sur les défis que pose le déminage dans le monde, et avions publié un rapport exhaustif sur nos découvertes.
Pendant presque deux ans, nous sommes demeurés convaincus que nous aurions bientôt accès à cette technologie. Puis, au bout du compte, nous avons dû faire face au fait que cela n’arriverait pas de sitôt. Voilà maintenant six mois que nous avons relégué ce projet à l’arrière plan, et nous n’avons toujours pas accès à cette technologie.
Apprentissage
Avec la collaboration de notre principale source de financement du projet, la fondation Lemelson, nous avons donc décidé de documenter les leçons que nous avons tirées de cette expérience dans un essai. J’ai vraiment été heureux que Lemelson accepte, malgré les risques, de miser sur un tel projet et qu’il accepte ensuite que nous rendions public notre bilan.
Il est tentant de trouver une raison unique pour laquelle ce projet n’a pas fonctionné, mais ce n’est pas aussi simple. Je vous invite à lire notre essai pour en savoir plus.